
Aux Philippines, l’avortement, le mariage
homosexuel et le divorce sont illégaux. Excessivement catholique, l’archipel est aussi connu pour être ultra-conservateur. Le célèbre boxeur et désormais politicien Manny Pacquiao déclarait en début d’année que les « homosexuels était pire que les animaux », avant qu’il ne présente ses excuses, clôturant l’affaire sans que l’on ne trouve réellement de quoi s’offusquer.
Dans ce contexte, qui aurait pu croire que Geraldine Roman remporterait le siège de députée de la province de Bataan ?
A priori, tout le monde. D’une part parce que ses parents avaient eux-mêmes un siège au congrès et qu’aux Philippines, la succession se fait relativement naturellement. Après des années d’étude puis une carrière en Espagne, elle est rentrée au pays en 2012 pour poursuivre leur action politique. D’autre part, parce qu’elle est un symbole de paix et d’amour, étant la première militante
LGBT à siéger au congrès.
Cela dit, la défense des droits des communautés trans et homosexuelle n’a jamais été son cheval de bataille. Sa victoire, elle la doit à ses projets de modernisation des liaisons routières, des hôpitaux et du maintien des aides médicales, convaincant 62% des électeurs de Bataan. Membre du parti libéral, Geraldine prouve, s’il le fallait, que la transidentité n’est pas un frein aux réussites sociale, politique et professionnelle. En parlant de sa transidentité, elle explique : «
le genre ne devient un problème que lorsqu’on essaye de le garder secret. Je suis tellement heureuse alors pourquoi devrais-je avoir honte ? »